Boulangers en difficulté

 #COMMERCE  A Estaires, malgré quelques différences, les boulangeries Lecomte, Beaussart et au fournil d’Aliboron se retrouvent impactées et en difficulté face à la hausse des coûts énergétiques.

Comme de nombreux boulangers, Adeline et Arnaud Beaussart, propriétaires de la boulangerie Beaussart au 4 place du Maréchal Foch sont victimes de la hausse vertigineuse des coûts énergétiques.  Installés sur la place Foch depuis 5 ans et présents dans le métier depuis 2010, les deux propriétaires n’ont jamais connu une telle hausse des prix au point que cela mette en péril leur activité. 

La boulangerie compte 8 employés dont 3 vendeuses, 2 boulangers et 3 apprentis et sont obligés de s’adapter. Le personnel doit travailler davantage en heures de nuit, la chambre froide trop énergivore a été remplacée par des petits frigos, ils doivent diminuer les cuissons pendant la journée et éteindre les machines beaucoup plus souvent.  Malgré toutes ces précautions, les deux estairois rencontrent des difficultés pour payer les factures qui ont été multipliées par 4 ces derniers mois. En plus de l’électricité, le prix de la farine a augmenté de 20%, le beurre de 50% et même chose pour le sucre. 

Face à cette situation, les propriétaires ont dû augmenter leurs prix de 30 centimes en moyenne, bien qu’ils n’en soient pas ravis « ce n’est pas évident de devoir augmenter nos prix pour notre clientèle. Nous n’en sommes pas fiers car nous sommes nous-mêmes des clients lorsque nous allons faire nos courses ou le plein d’essence et ce n’est jamais agréable de payer plus cher. Sachant que nous n’augmentons pas nos prix pour se mettre de l’argent plein les poches mais bien car cela nous sert à payer les factures » déclarent Adeline et Arnaud. 

Le couple se trouve dans une impasse car même s’ils produisaient plus pour vendre davantage, les coûts énergétiques augmenteraient en conséquence. Ils réfléchissent à plusieurs solutions pour essayer de s’en sortir tout en gardant l’ensemble de leur personnel.

La boulangerie au fournil d’Aliboron existe depuis plus de 100 ans, cela fait maintenant bientôt 2 ans que Gregory Hecquet est le nouveau propriétaire. Il est à la fois gérant et Boulanger-Pâtissier, avec lui une équipe de 6 employés dont 1 boulanger, 1 pâtissier et 4 vendeuses.

Depuis plusieurs mois, Gregory a essayé d’anticiper la hausse des prix sur les matières premières et l’électricité. Il a fait installer des LED en façade et à l’intérieur de la boutique, il a commandé un four qui permet de s’adapter à la quantité de pains et viennoiseries qui sont mis à cuir pour éviter de trop consommer. Gregory et ses employés ajustent aussi leurs horaires et changent leur organisation de travail.

Le propriétaire témoigne « Nous avons connu une grosse augmentation du prix des matières premières (beurre, farine, sucre) depuis septembre. Pour le moment, concernant l’électricité les prix restent raisonnables même s’il risque d’y avoir une augmentation prochainement en fonction de la règlementation des fournisseurs ». Pour supporter cette hausse des prix, Gregory a dû augmenter ces tarifs en conséquence ces derniers mois par tranche de 5 centimes.

Gregory se projette « si ça continue comme ça, je vais devoir diminuer ma gamme de produit car je souhaite rester avec des produits de qualités. Si nous sommes embêtés davantage, nous essayerons de jouer sur les horaires, je ne veux absolument pas perdre d’employés. Je veux que l’on continue à faire faire des produits de qualités quitte à diminuer à réduire un peu le choix. Nous avons toujours voulu satisfaire tout le monde et nous voulons continuer de le faire ».

Avec son comptable, Gregory s’est occupé de constituer son dossier avant de l’envoyer et espère bénéficier d’aides.

Annick et Sylvain Lecomte, propriétaires de la boulangerie Lecomte à Estaires au 65 rue du Général de Gaulle sont arrivés il y a 7 ans dans la cité des baudets. Le couple est dans le métier depuis 12 ans et pour la première fois il se retrouve dans une situation très compliquée à cause de la hausse des prix de l’énergie. En plus des deux patrons, la boulangerie compte 4 employés dont 2 pâtissiers et 2 vendeuses. Annick Lecomte témoigne « on ne veut pas se séparer d’un de nos employés, jusqu’à maintenant on tournait bien donc on va tout faire pour garder tout le monde ».

Les dates de contrat avec leur fournisseur permettent aux propriétaires de ne pas avoir encore eu de grosses factures à payer. Cependant ils savent déjà que pour le mois de janvier les factures vont augmenter de 400%. Les factures énergétiques vont s’ajouter à l’augmentation du prix des matières premières comme la farine, le sucre, le beurre depuis déjà plusieurs mois. Afin de réduire au maximum toutes ces dépenses supplémentaires, Annick et Sylvain modifient leurs habitudes en optimisant le temps de cuisson, ils font attention aux lumières et se sont dotés de matériel basse consommation. 

« Nous avions anticipé pour les matières premières, le problème c’est qu’il y a une pénurie en plus de l’augmentation des prix, là avec l’électricité qui s’ajoute c’est trop. Nous avons été obligés d’augmenter nos prix deux fois en peu de temps alors que d’habitude ce n’est qu’une fois tous les deux ans. Mais on se met à la place des gens et ce n’est pas possible de continuer d’augmenter les prix, ça nous fait mal pour nos clients d’en arriver là. Désormais nous allons voir les fournisseurs pour négocier avec eux » déclare Annick. Pour essayer d’améliorer la situation, Annick et Sylvain Lecomte s’occupent avec leur comptable de constituer un dossier dans le but de pouvoir bénéficier d’aides.  

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Le maire Bruno Ficheux a adressé un courrier au Président de la Communauté de Communes Flandre Lys :

          Monsieur le Président,

En raison de la situation critique liée à l’explosion des coûts énergétiques, de nombreux acteurs du monde économique local doivent faire face à de grandes difficultés de trésorerie.

C’est à ce titre que je vous sollicite afin d’étudier la mise en place rapide d’une aide financière directe à destination de ces derniers comme cela a pu être réalisé au cours du premier semestre 2020 (période Covid).

J’ai bien conscience que l’EPCI Flandre Lys ne peut prendre à sa charge des dépenses qui représenteraient des sommes vertigineuses. Aussi il me semble important de se focaliser sur les biens de première nécessité. Vous n’êtes pas sans savoir que le secteur marchand de l’activité boulangère est touché de plein fouet car ce type d’activité ne bénéficie pas du bouclier tarifaire énergétique.

J’ai eu l’occasion, ces derniers jours, de discuter avec un certain nombre d’entre eux et ils m’ont fait part de leurs craintes extrêmes quant à la pérennité de leur activité.

D’ailleurs, sur le territoire de la commune voisine de La Gorgue, un artisan boulanger a été contraint de mettre la clef sous la porte voici quelques semaines.

Devant le caractère urgent de la situation, je compte sur votre réactivité pour solliciter vos services et proposer des solutions afin d’éviter la fermeture d’établissements qui pénaliserait l’ensemble de nos populations.​

Le Maire,

​​​​​Bruno FICHEUX