Stessie, pompier volontaire

 #PORTRAIT  Stessie Delabre est pompier volontaire depuis près de 11 ans à Estaires. 

Enfant, Stessie, a toujours été fascinée par les pompiers : « Quand vous êtes gamin et que vous entendez la sirène passer, ça fait toujours quelque chose ». Dès qu’elle a pu, elle a commencé la formation des « jeunes sapeurs-pompiers » (JSP) à Merville. « C’était une période complexe avec le divorce de mes parents, et l’école m’a mis du plomb dans la tête, explique Stessie, et c’est exactement ce dont j’avais besoin ». Ainsi, pendant 4 ans, elle a suivi la formation de JSP jusqu’à obtenir le diplôme.  

Diplôme en poche, elle décide de rejoindre le centre d’incendie et de secours d’Estaires. « Cela fera 11 ans en septembre que je suis en poste ici . On est tous des volontaires, certains sont professionnels dans d’autres villes et viennent en plus ici en tant que volontaires, précise Stessie. On ne se rejoint à la caserne lorsqu’on est bipé ».

Elle se rappelle encore la première fois où son bipeur a sonné. « J’étais extrêmement stressée, on s’est préparé rapidement, j’ai suivi l’équipe et fait ce qu’on m’a dit sans poser de questions, raconte Stessie, de plus, j’ai certes grandi sur Estaires mais je ne connaissais personne dans le monde des pompiers, et j’avais 18 ans, c’était quelque chose de fort ». Son intégration s’est faite sans difficulté même si « en tant que femme on veut encore plus faire nos preuves ».

Pour certaines situations c’est bien d’avoir une femme dans l’équipe : « par exemple, lorsqu’on intervient pour un accouchement, mes collègues me laissent m’en occuper afin que la personne se sente le plus à l’aise possible, inversement, c’est plus confortable d’avoir des hommes notamment dans les interventions pour incendie ».

Une intervention est restée gravée dans la mémoire de Stessie. « C’était lors d’un accident de la route où une voiture avait fait plusieurs tonneaux avant de finir dans un fossé. Il y avait une petite fille a bord avec son père, complètement alcoolisée. Et chose incroyable, la petite n’avait rien ! Vu la gravité de l’accident c’était inattendu ! J’ai réussi à établir un bon contact avec elle en m’aidant de sa poupée. Mais je suis restée choquée par la chance qu’a eue cette petite … »

Être pompier volontaire c’est aussi des sacrifices. « On doit être le plus souvent disponible en cas d’intervention et c’est sûr qu’on doit faire des sacrifices, mais j’aime ce que je fais, alors je compte bien encore poursuivre mon engagement ».